Électrique et électronique:Kazunori YAMASHITA / TAMRON France
Permettez-moi, en ce début d’année 2024, de vous transmettre mes meilleurs vœux et de vous livrer quelques considérations.
Faisons un retour sur l’année passée. La circulation internationale des personnes a largement repris depuis la fin avril grâce à la levée des restrictions à l’entrée au Japon et les évènements tels que les salons internationaux organisés dans l’archipel en mode hybride présentiel/distanciel sont devenus le nouveau normal ; grâce au numérique, des options qui éliminent la distance sociale sont aujourd’hui disponibles. En Europe, dont la sortie de crise sanitaire a été plus rapide, les grands évènements se tiennent en présentiel depuis deux ans.
L’économie japonaise revient également à la normale avec une amélioration de la pénurie de semi-conducteurs et une tendance haussière des investissements dans les biens d’équipement, tandis qu’en Europe, les investissements dans les biens d’équipement et la consommation individuelle ont souffert l’an dernier de la hausse continue des taux due à la pression inflationniste.
La guerre en Ukraine s’éternise et l’automne dernier, la situation en Israël est venue se greffer sur un contexte international imprévisible. Dans ces circonstances, nombreux sont les facteurs d’inquiétude : l’économie, notamment la hausse du prix des carburants et des produits alimentaires, la pénurie de main d’œuvre ainsi que la faiblesse du taux du yen qui perdure.
Dans ce contexte, les systèmes sociaux sont actuellement à une croisée des chemins historique sous l’influence de l’IA et du numérique. Voici les perspectives du secteur pour cette année : sous l’influence de l’IA et du numérique, une bipolarisation apparaît avec d’un côté, un changement de paradigme technologique qui s’accélère au sein de nos systèmes sociaux, et de l’autre, un phénomène opposé et simultané qui est celui d’un vrai retour vers le terrain (gemba) et le concret (gembutsu), qui ne relève pas de la nostalgie. Un exemple est la facilité de la création d’images avec l’IA générative, d’une grande commodité pour la création de contenus. À l’inverse, l’impact qu’une seule photographie prise sur le terrain, donc du concret, peut avoir sur le monde recèle une force latente susceptible de bouleverser des sociétés. Dans notre monde imprévisible, une seule photo peut avoir autant de puissance qu’un appel silencieux.
Déroulons le fil de l’histoire des technologies. Nous avons vu naître des technologies capables, en plus des dispositifs anti-vibration, de faire une mise au point entièrement automatique et en continu sur un sujet mouvant à photographier. Plus besoin de développer les pellicules argentiques : nous pouvons aujourd’hui voir nos images grâce à des technologies numériques qui détectent la lumière par capteur, et même vérifier l’image sur écran avant même de déclencher la prise de vue, pour ne jamais laisser passer l’occasion de faire une bonne photo. L’efficacité énergétique est nettement meilleure qu’avec les photos ratées qu’on ne découvrait qu’une fois la pellicule développée,
J’ai mentionné une bipolarisation.
La numérisation s’appuyant sur l’IA s’accélère dans les systèmes sociaux publics, notamment la mobilité intelligente. Les technologies de conduite automatique deviennent plus sûres, leur efficacité énergétique s’améliore et elles permettront sans doute de résoudre la pollution atmosphérique ou les embouteillages. Les systèmes d’observation de la planète devraient s’avérer extrêmement utiles à la détection précoce et la prévention des catastrophes telles que les inondations ou les feux de forêt. En revanche, le lien humain devrait être d’autant plus recherché que la situation mondiale est volatile. Tout comme la puissance que recèle une photographie qu’on développe, le concret devrait devenir encore plus important, car c’est une source d’émotions humaines qui a le potentiel d’influencer les valeurs de la société. En Europe, les installations de nouvelles usines et l’automatisation industrielle devraient progresser alors que le continent, voulant assurer sa sécurité économique, se concentre sur sa réindustrialisation. Les activités manufacturières des usines intelligentes et laboratoires sont en quelque sorte l’incarnation de la doctrine du gemba genjitsu gembutsu : aller sur le terrain et voir le concret dans son contexte réel.
Ce changement de paradigme numérique et cette bipolarisation concomitante sont, je l’ai mentionné, des opportunités à ne pas manquer. En conclusion, je vous présente mes sincères souhaits que cette année soit pour vous tous celle d’un grand essor.
Le 1er janvier 2024
Kazunori YAMASHITA
TAMRON France