Grands magasins. Distribution : Tomohiko TAYA/Takashimaya France SA
Bonne année à tous.
L’année dernière est restée très favorable : la demande en produits haut de gamme est demeurée solide et la demande au Japon des touristes étrangers, principalement des Occidentaux, ainsi que la levée de l’interdiction de voyager au Japon pour les groupes de touristes chinois à partir de l’automne ont fait de 2023 une année où les résultats des grands magasins, toutes enseignes confondues, ont battu des records.
En revanche, il n’est pas exagéré de dire que 2024 sera une période charnière : la croissance des résultats des grands magasins va-t-elle n’être que transitoire, ou ces derniers seront-ils désormais capables de créer un cycle de croissance durable ? Cette année aura, je pense, un impact considérable sur l’avenir. Je vais maintenant passer en revue les problématiques du secteur des grands magasins ainsi que ses orientations futures en m’appuyant sur les 3 leviers que sont les personnes, les biens et les capitaux.
Les personnes:on dit que les grands magasins sont une industrie à forte concentration de main d’œuvre et effectivement, aujourd’hui encore, de nombreux sites dépendant d’une intervention humaine, des initiatives en vue d’améliorer la productivité du travail s’imposent. Cela est à mon sens dû au fait que sous la pression des réformes des modes de travail, de la transformation digitale et de la pandémie de coronavirus, la société dans son ensemble se voit dans l’obligation de revoir sa manière de travailler ainsi que les modes de gestion et de formation des collaborateurs. C’est dans ce contexte que les approches reposant sur la gestion du capital humain arrivent sur le devant de la scène et qu’elles impliquent de mettre en place de manière impérative des aménagements à chaque étape du système des ressources humaines, depuis l’embauche → affectation et formation → évaluation → jusqu’à la rémunération.
Les biens:les grands magasins sont des acteurs situés entre les sites de production et les sites de consommation. Pour dégager des résultats stables à moyen et long terme, il est indispensable d’agir en préservant l’équilibre de l’écosystème de l’entreprise dans son intégralité. Dans cette perspective, il importe non pas de rechercher les bénéfices à court terme, mais de promouvoir une stratégie d’affaires qui prenne en compte la justice et la durabilité de la société dans son ensemble (stratégie ESG). Se démarquer des biens cultivés pendant la période de production et consommation de masse et accélérer le défi de la transition vers des produits offrant une originalité nouvelle sont des mesures qui vont dans le sens de la concrétisation d’une politique de produit correspondant au futur environnement de consommation ; dans le même temps, il s’inscrivent comme des initiatives en vue d’établir des relations durables à moyen et long terme avec les fournisseurs qui nous procurent ces produits.
Les capitaux :nous le savons tous, à l’heure actuelle, la population japonaise diminue au rythme d’environ 600 000 personnes par an, un rythme qui devrait s’accélérer. Pour les grands magasins, dont la croissance reposait sur la demande de consommation des 100 millions de Japonais qui composaient autrefois la classe moyenne, cette réalité aura un impact considérable. En d’autres termes, dans un contexte où inévitablement, il deviendra de plus en plus difficile de développer les entreprises au-delà de leur envergure actuelle, les initiatives visant à améliorer leur efficacité n’en seront que plus cruciales. Ce qui nous amène à la transformation digitale, pour améliorer l’efficacité de toutes les activités dans l’entreprise, que ce soient les ventes ou le travail de seconde ligne, ou encore la gestion du retour sur le capital investi (ROIC) pour contrôler avec plus de précision l’efficacité des investissements, en prenant en compte jusqu’à l’efficacité des financements.
C’est sur ces mots que je conclurai cette revue.
Enfin, dernier point, mais non des moindres, j’espère sincèrement que la situation en Ukraine et en Palestine trouvera rapidement une résolution et que la paix reviendra en Europe, ne serait-ce qu’un jour plus tôt.
Je termine en présentant à tous les membres de la CCIJF mes meilleurs vœux de bonne santé en cette nouvelle année.